Pour déplacer son rucher
une règle simple à retenir, moins d’un mètre ou plus de cinq kilomètres
Amateurs ou professionnels en apiculture, quand on décide d’installer une ruche (ou plusieurs) sur son terrain, il convient de choisir le bon emplacement pour ne plus avoir à la déplacer par la suite, sauf raisons particulières.
Contrairement au déplacement d’une colonie, en ruchette par exemple, où l’apiculteur devra opérer à bonne température pour ne pas perturber les abeilles ni le couvain, le déplacement d’une ruche pleine s’effectue selon une règle assez simple, pas plus de quelques dizaines de centimètres (entre 30 et 50) sur le même terrain ou plus de 3 ou 5 kilomètres (ce sera le cas pour la transhumance par exemple).
La transhumance, un atout supplémentaire pour l’éleveur
Quand elles effectuent leurs premières sorties les butineuses réalisent une danse particulière devant l’entrée, elles tournent en rond en montant de plus en plus haut afin de repérer leur habitat par rapport au soleil, c’est ce qu’on appelle un vol d’orientation.
Les butineuses apprennent de manière précise les détails de leur environnement et le chemin par lequel elles vont rentrer chez elles. Si leur habitat n’est plus au même endroit, elles ne le retrouveront certainement pas et finiront par mourir. En les déplaçant beaucoup plus loin, leurs repères sont brouillés, elles apprendront à redécouvrir un nouvel environnement, à mémoriser leur nouvel emplacement et s’adapteront plus aisément.
Si le changement de place ne doit s’effectuer que sur une petite distance, il peut respecter une certaine logique
Effectivement si on déplace latéralement le caisson d’une distance égale à sa largeur, les petites pensionnaires retrouveront sans problème l’entrée de leur maison ; de même si on avance ou recule le caisson de moins d’1m, leur vol de retour s’effectuera sur le même axe et elles arriveront aisément jusqu’au plancher. Il est possible de répéter cette opération sur quelques jours afin d’atteindre le positionnement espéré.
Dans le cas de déplacements plus longs (plus de 5 km), il est important de procéder quand tout le monde est à l’intérieur, le soir ou très tôt le matin, le matin avant de partir butiner ou le soir quand il fait nuit Pendant la période hivernale, la manipulation des ruches est facilitée par le fait que personne ne sort ! cependant il faut éviter de briser la grappe, donc agir lorsque les températures sont au dessus de 8-10°C.
Il faut veiller au moment de la fermeture à ce qu’il y ait suffisamment d’aération afin de permettre la ventilation à l’intérieur.
On fera attention de garder la structure à l’horizontale en période de miellée, car les jabots sont pleins et le nectar très fluide, il pourrait couler et noyer les petites travailleuses. Il faudra alors envisager de récolter le miel auparavant. Dans le cas de déplacements en voiture, il faudra faire attention à bien caler les caisses et à les positionner avec les cadres dans le sens de la marche, afin d’éviter lors des chocs d’écraser les petites bêtes transportées. Il faudra penser à se munir du matériel de protection si une intervention était à prévoir (enfumoir, gants, combinaison,…)
En apiculture les professionnels sont amenés à déplacer leur cheptel sur d’autres terrains, dans d’autres régions parfois, pour obtenir diverses variétés de miels.
C’est ce qu’on appelle la transhumance. C’est au printemps que vont commencer ces activités, avec les nouvelles floraisons. Ce sera l’occasion pour les apiculteurs de récolter des miels de lavande, d’acacia, de châtaignier ou toutes autres espèces qui ne seraient pas près de chez eux. Cela permet également une activation de la pollinisation des arbres et des plantes pour le plus grand bien de tous.
La transhumance se pratique avec une ruche soit fermée, généralement sur une courte distance, soit avec une muselière, qui laisse plus d’air et d’espace, soit ouverte pour des trajets beaucoup plus longs, avec de nombreuses colonies, généralement pour les apiculteurs confirmés. Chacun a sa méthode en fonction de ses attentes et de son cheptel.
Quelque soit la méthode utilisée pour déplacer ses ruches sur de petites ou longues distances, il ne faut pas oublier qu’elles sont peuplées et qu’il faut toujours veiller à protéger le couvain, la reine et les ouvrières !
Les principales activités apicoles se pratiquent au rucher
Pendant la période d’hivernage quand l’activité est plus calme, les apiculteurs en profitent pour faire leurs petits travaux d’entretien, c’est le moment aussi de penser à l’agrandissement de leur rucher. Pour chaque nouvelle colonie d’abeilles qu’ils souhaiteront accueillir (ou créer), il faudra une ruche, les plus bricoleurs pourront la construire. L’abeille, pendant ce temps, reste à l’intérieur, et forme avec ses sœurs une grappe autour la reine afin de maintenir une bonne température.
A cette période de l’année la population a décru, les bourdons ont été chassés ou tués, il y a moins de bouches à nourrir, mais l’apiculteur veille à surveiller les réserves de miel pour que chaque abeille, il y en a quand même beaucoup, puisse passer l’hiver.
Ce sera au printemps que les stocks pourront se remplir à nouveau avec les beaux jours et les nouvelles floraisons. Les ouvrières pourront elles aussi reprendre leurs activités domestiques. Avec leurs nouvelles structures les apiculteurs pourront accueillir de nouvelles colonies, pratiquer la division en ruchette pour obtenir un nouvel essaim. Les activités reprennent donc pour tous à la fin de l’hiver, les abeilles reprennent le chemin des champs, les apiculteurs, confiants, exécutent les premières visites. Chaque essaim est inspecté, surveillé et choyé.