Peindre ses ruches pour embellir le rucher mais pas seulement !
La peinture des ruches fait partie des différents travaux d’entretien en apiculture. Elle n’est pas obligatoire mais beaucoup la pratiquent pour différentes raisons.
Si la peinture aura comme objectif premier la protection des ruches, le choix des couleurs sera un critère de personnalisation et d’organisation.
En leur apportant un environnement propice et des conditions de vie agréables, l’apiculteur veille au bien être de ses abeilles ; il est important d’agir pour la survie de l’espèce, car l’abeille domestique, on le sait, subit un syndrome d’effondrement depuis quelques décennies.
Les apiculteurs doivent donc prendre soin des ruches autant que de leurs pensionnaires.
Un habitat sain ne peut être que bénéfique pour assurer une bonne production.
Peindre ses ruches, une nécessité ou un plaisir ?
La plupart des ruches et leurs composants sont en bois. Tous les bois ne nécessitent pas le même entretien. Mais leur apporter une bonne protection contre les agressions extérieures n’est pas négligeable et leur permettra de durer bien plus longtemps.
Traiter ses ruches est donc un bon moyen de les protéger des intempéries comme la pluie ou la neige ou de divers autres agresseurs (insectes, rongeurs,…). Certains bois, au fil du temps, risquent de s’altérer, pourrir, se fissurer, se déformer à cause du vent, du soleil ou de la pluie.
D’autres sont plus sensibles aux insectes xylophages ou à certains champignons. Il faut toutefois respecter les habitants en évitant tout pesticide ou insecticide. On privilégiera donc des produits naturels et sans trop de solvants.
L’huile de lin est souvent utilisée pour nourrir le bois. Elle peut être appliquée au pinceau ou au chiffon, à chaud ou à froid, avec ou sans ajout de térébenthine (qui facilite l’absorption).
En ce qui concerne la peinture, il faut opter pour des peintures à faible teneur en COV ( Composés Organiques Volatiles) qui polluent l’air et peuvent être nocifs pour les êtres vivants. Le mieux est de choisir des produits naturels à base végétale.
La peinture s’applique généralement au rouleau ou au pinceau. Il n’est pas recommandé de peindre l’intérieur des ruches, les ouvrières se chargent elles-mêmes de protéger leur habitat en recouvrant les parois avec de la propolis.
Toutes les parties extérieures en bois pourront être peintes (plancher, mais pas la grille, corps, hausse, toit). Comme pour n’importe quelle peinture, il est conseillé de passer deux couches afin d’obtenir un résultat uniforme.
Personnaliser ses ruches avec des teintes variées est un choix propre à chacun, ce n’est pas indispensable.
Il faut savoir que les petites butineuses ne voient pas les couleurs comme nous, elles ont une vision trichromatique et ne perçoivent que les ultraviolets, le vert et le bleu. Le blanc a l’air de les apaiser, comme les coloris clairs, c’est d’ailleurs pour cela que les apiculteurs ont des tenues blanches ! Au contraire le noir est synonyme de danger et d’agression, il vaut mieux éviter de peindre ses ruches de cette couleur !
Un professionnel qui possède des centaines de ruches pourra établir des codes couleur pour les différencier, certaines seront des colonies fortes, ou faibles, d’autres avec des populations agressives ou encore enclines à l’essaimage,…Ce peut être une bonne technique de référencement.
Certaines teintes attirent la chaleur, il sera préférable de les utiliser dans des régions froides ; d’autres au contraire reflètent les rayons du soleil, elles seront plus appréciées dans des régions chaudes, cela évitera une surchauffe de la ruche et aux ouvrières d’avoir à ventiler pour évacuer la chaleur.
Les apiculteurs ont chacun leurs habitudes, et pourraient donner des conseils sur leurs propres expériences et sur le choix des coloris ou des motifs qu’ils destinent à leurs ruches, beaucoup préparent d’ailleurs eux-mêmes leur peinture ; il s’agit d’une peinture suédoise à base d’eau, de farine, de pigments naturels, d’huile de lin, de savon et de sulfate de fer. C’est une recette simple à réaliser en suivant bien le mode de préparation.
Il faut mélanger l’eau et la farine en évitant les grumeaux, puis porter le mélange à ébullition pendant 15 minutes, ajouter le pigment choisi et le sulfate de fer, cuire encore 15 minutes, toujours sur le feu ajouter l’huile et enfin 15 minutes plus tard, le savon. C’est une recette facile, rapide écologique et peu coûteuse.
Pour espérer garder ses ruches le plus longtemps possible, il faut s’en occuper !
En butinant dans toutes sortes de champs, l’abeille est victime des pesticides de l’agriculture intensive. L’apiculteur doit veiller à protéger et entretenir chaque colonie dont il a la charge dans les meilleures conditions possibles. Il doit installer son rucher dans un environnement sain et propice à la récolte du pollen et du nectar. Il doit effectuer des visites de contrôle dans ses ruches régulièrement afin de s’assurer de l’état de santé de ses pensionnaires, pas seulement lors de la visite de printemps , mais tout au long de l’année.
L’ apiculture ce n’est pas seulement récolter du miel, c’est donner un toit à une colonie, s’en occuper, entretenir et nettoyer son habitat, été comme hiver, quelles que soient les conditions météorologiques. Les apiculteurs professionnels préviennent et soignent les maladies de leurs colonies, ils sont au courant des normes sanitaires, de la législation ou de la règlementation en cas de commercialisation de leurs produits.
Si vous souhaitez installer une ruche dans votre jardin, c’est auprès d’eux que vous pouvez prendre des conseils. Les activités apicoles sont nombreuses et passionnantes, mais il ne faut pas avoir peur de donner de sa personne si on envisage un rucher important. C’est un métier physique, les ruches pleines peuvent être très lourdes, et atteindre quelques dizaines de kilos avant l’hiver, même une fois le miel récolté ! Quand il s’agit de les déplacer, comme au printemps pour la transhumance des abeilles par exemple, il vaut mieux être en condition !