Apiculteurs, un métier sédentaire mais qui nécessite parfois des déplacements

Quand on doit déplacer une ruche, quelle qu’en soit la raison, il faut être prudent et suivre quelques consignes. Une des toutes premières choses à respecter, c’est une température bien supérieure à 10°C, c’est pour cela qu’on recommande les déplacements aux beaux jours. Il faut éviter de bouger des ruches pendant la période d’hivernage pour que la grappe ne se rompe pas.

Un bon apiculteur veille sur ses abeilles, elles sont de moins en moins nombreuses, c’est important d’en prendre soin. L’abeille domestique subit le syndrome d’effondrement depuis quelques années, toutes les interventions ou manipulations doivent être pensées pour faire en sorte que ce déclin puisse être endigué.

Déplacer des ruches à l’intérieur du rucher peut être nécessaire dans différentes situations

Comment déplacer une ruche
Si le terrain sur lequel elles sont n’était plus assez ensoleillé, si l’environnement changeait, moins de nectar ou de pollen à récolter,…

Et il y a le cas de la transhumance où les apiculteurs vont déplacer les ruches bien plus loin pour récolter des miels de variétés différentes.

Une règle simple est à respecter dans les déplacements de population, soit moins d’un mètre (et plus généralement de la distance égale à la largeur de la structure) soit plus de cinq kilomètres.

Les butineuses repèrent leurs ruches lors de leurs premières sorties, elles effectuent un vol d’orientation et se fient à la polarisation du soleil. Elles identifient tout ce qui se situe autour de leur habitat et suivent chaque jour le même chemin, si elles ne retrouvent pas l’entrée de leur maison, elles seront désorientées et sans but, elles finiront par mourir.

En déplaçant latéralement le caisson d’une distance seulement égale à sa largeur, elles pourront retrouver l’entrée sans trop de problème, on peut augmenter cette distance jusqu’à un mètre pour des mouvements en avant ou en arrière, car le vol de retour se produit sur un même axe.

De même on respecte une distance minimale de cinq kilomètres pour les sortir de leur zone de récolte (elles s’éloignent jusqu’à environ 2,5km en pleine saison pour aller chercher nectar et pollen).

Comme pour la transhumance, qui consiste à emmener les colonies dans un autre environnement de quelques semaines à plusieurs mois, il va falloir procéder de manière à ne pas trop perturber les ruches lors du déplacement.

Le printemps reste certainement la période la plus propice au déplacement

Il faudra œuvrer quand les ruches seront pleines, c’est-à-dire soit le soir quand toutes les butineuses seront rentrées, de manière à circuler la nuit, soit très tôt le matin en ayant pris soin de bloquer l’entrée des ruches.

Après s’être équipés de tout le matériel nécessaire, combinaison, gants, enfumoir,…les apiculteurs doivent préparer les ruches. Il faut veiller à ce qu’elles soient bien fermées et dépourvues de fissures pour éviter les fuites ! s’assurer que l’aération soit suffisante, en utilisant un fond grillagé par exemple, fixer les ruches entre elles et les positionner, cadres dans le sens de la route, ça empêchera les chocs et ouvrières, couvain et reine seront protégés.

Si la transhumance commence avec les premières floraisons printanières, elle pourra durer jusqu’à la fin de l’été, l’été étant la période du miel de lavande. Les apiculteurs rentrent chez eux avec des récoltes variées, et des miels de châtaignier, d’acacia, de lavande, de tilleul,…

La transhumance se pratique, soit ruches fermées, soit ruches ouvertes, soit avec la mise en place d’une muselière, un petit grillage qui permet aux pensionnaires de « faire la barbe ». La méthode des ruches ouvertes est utilisée par les apiculteurs les plus expérimentés, ils doivent veiller à avoir un enfumoir en parfait état et suffisamment de fumée selon la durée du voyage. Celle des ruches fermées se pratique pour des trajets de moins d’une heure, sur des petites distances.

Quand on veut procéder à la création d’un nouvel essaim, on peut utiliser la technique de division

Il suffit de préparer une ruchette avec des cadres de couvain prélevés dans une ruche forte, de déplacer celle-ci de quelques mètres, positionner une nouvelle structure à son emplacement et les petites travailleuses qui seront sorties butiner reviendront dans la nouvelle maison. En l’absence de reine, les ouvrières construiront de nouvelles cellules royales et l’essaim va se développer très vite. Lors du transfert en ruchette d’une partie des colonies, il faut penser au nourrissement des nouvelles ruches, ajouter du sirop stimulera l’activité, il faudra donc prévoir du sirop 50/50 (sucre et eau).

Des activités diverses pour les professionnels comme pour les amateurs

La pratique de l’apiculture n’est pas réservée à l’apiculteur professionnel, posséder une ruche, l’entretenir, c’est permettre à l’abeille de perdurer, et pouvoir déguster du bon miel ! Tout au long de l’année, à chaque saison, c’est découvrir un comportement et des activités hors du commun.

Pratiquer l’apiculture c’est aussi apprendre des gestes techniques, apprendre où, quand ou comment installer des ruches, quel matériel utiliser, quelles variétés de miels on pourra récolter. Il faudra effectuer des contrôles, comme la visite de printemps, pour vérifier l’état de la colonie à la sortie de l’hiver et nettoyer le plancher des ruches. Pour acquérir une bonne méthode de travail, il est important de se renseigner auprès des professionnels, et même de les accompagner dans leur travail si l’on est amateur.

Les apiculteurs professionnels effectuent de nombreuses tâches du matin au soir, il y a des périodes de travail plus denses, qui sont fixées sur l’activité des abeilles. L’hiver, pendant qu’elles restent au chaud, ils ont le temps de réaliser des travaux dans le rucher, de la peinture, du bricolage, tout en continuant de contrôler l’état de chaque colonie et s’assurer de son bien-être.