Le transvasement ou
le déplacement de population d’un habitat à un autre

transvaser une ruchette dans une ruche

Professionnels ou amateurs, les pratiques apicoles nécessitent la connaissance de l’abeille et de ses habitudes. Aussi lorsque les apiculteurs les manipulent, ils s’adaptent à leur fonctionnement.

L’essaimage, naturel ou artificiel, est nécessaire à l’abeille pour se développer.

Le transvasement que pratiquent les apiculteurs est le fait de déplacer des essaims d’une ruchette vers une ruche.

En apiculture les abeilles habitent la ruche, dans chaque ruche, quelque soit son modèle (ruche Dadant, Langstroth, Warré,…), la colonie se développe et fabrique du miel (leur nourriture principale).

 

Créer de nouvelles colonies pour agrandir le rucher.

Si on peut trouver des essaims dans la nature, le plus simple pour s’en procurer consiste à les acheter auprès de professionnels ou d’effectuer une division de la ruche.

C’est là que l’on va utiliser les ruchettes. Il s’agit de nids provisoires plus petits que les ruches. De forme rectangulaire, elles contiennent des cadres qui seront insérés dans les nouveaux habitats.

A l’intérieur, on y trouve du couvain, avec des provisions, des ouvrières et une reine. Quand l’apiculteur procède au transvasement, il peut s écouler une douzaine d’heures avant que la nouvelle organisation soit en place.

Dans le cas d’une division de ruche il faudra veiller à ce que les populations soient suffisamment éloignées les unes des autres afin d’éviter un retour à leur habitat d’origine.

Ces déplacements peuvent s’effectuer pendant le printemps, quand l’hiver a été rude et que les populations ont connu de nombreuses pertes. C’est un moyen de repeupler le rucher.

Après l’hiver, quand arrivent les beaux jours, on choisit un moment de la journée où les butineuses sont sorties à la recherche de nectar et de pollen pour opérer la division. On place la ruche mère et la ruchette à côté l’une de l’autre, on prélève 2 ou 3 cadres externes de la ruche mère, ainsi qu’un cadre avec des réserves, on les place dans le nid de transition. Dans la ruche souche on replace des cadres vides ou gaufrés.

On éloigne les deux structures, en plaçant la ruche mère à quelques mètres et en prenant soin d’orienter l’entrée à l’opposé de son état initial. La structure d’accueil est positionnée à la place de la ruche mère de façon à ce que chaque butineuse revienne là d’où elle est partie. S’il n’y a pas de reines dans les ruchettes ainsi remplies, les ouvrières vont fabriquer de nouvelles cellules royales et de la gelée pour en élever de nouvelles.

On transvasera les nouvelles colonies créées dans les ruches quand tous les cadres seront remplis. On peut rajouter dans chaque structure un peu de nourriture sous forme de sirop, qui peut être élaboré à base eau et de sucre, on parle alors de sirop 50/50.

Toutes ces manipulations s’effectuent en délicatesse et avec l’aide d’un enfumoir. L’enfumoir permet d’éviter que l’ abeille ne devienne agressive et ne soit complètement désorientée, la fumée incite les ouvrières à remplir leur jabot de nourriture et se préparer à un essaimage, c’est un leurre pour les tenir à l’écart le temps des interventions.

Apiculteurs professionnels et particuliers, ensemble pour sauver l’abeille de la disparition

Les apiculteurs professionnels utilisent régulièrement ces manipulations car ils ont besoin d’agrandir leur rucher pour une meilleure production et pour pallier aux pertes hivernales. De saison en saison, les populations dans le rucher fluctuent en fonction des conditions climatiques, des floraisons, des maladies qui peuvent frapper la ruche (varraose, nosémose,…), des réserves de nourriture,… il est indispensable que les éleveurs entretiennent et visitent leur rucher de manière régulière et méticuleuse.

Ils doivent connaitre les habitudes et le cycle de vie de leurs petites pensionnaires parfaitement. Même débutants en apiculture, il faut manipuler les abeilles avec précaution, installer sa ruche au bon moment afin que la colonie se développe correctement.

L’apiculteur peut profiter des belles journées de printemps quand les butineuses sortent récolter le nectar, pour installer un essaim dans la ruche, en comptant sur la présence d’une reine pour le bon démarrage du cycle !

Si la ruche Dadant est un des modèles de ruche les plus utilisés, les apiculteurs ont le choix d’autres modèles et certains construisent même leur propre matériel ! Vous aussi, si vous voulez récolter votre propre miel , vous pouvez installer chez vous un essaim, dans une ruche que vous pourrez apprendre à construire, pour y accueillir le futur couvain.

Et si vous préférez laisser ce loisir aux professionnels mais que vous souhaitez tout de même prendre part au développement de l’apis mellifera et la protéger de la disparition, vous pouvez parrainer une ruche et en récolter une partie de sa production.